Dossier > Stress : comprendre et gérer le stress
Si certains se plaignent du stress, il est dans le même temps assez répandu, dans les milieux professionnels, artistiques comme sportifs, d’affirmer que le stress est nécessaire à la motivation. Il est même de bon ton d’avoir un certain trac (« ça prouve l’engagement »), par exemple, avant une présentation orale ou une réunion importante, avec un gros enjeu à la clé. Or, le trac n’est qu’un stress d’un genre particulier, l’anxiété, sous-tendu par un état neurophysiologique dit de « fuite instinctive », issu lui-même de structures cérébrales très anciennes. Bien sûr, le fait de réussir une prestation malgré le trac est courant, mais est-ce que cela prouve que le trac est nécessaire à la motivation ou à l'adaptation ?
Pourtant, dans le monde professionnel ou sportif, celui qui n’a pas le trac est souvent suspecté d’être trop détendu, ce qui dénoterait un certain détachement ou un manque évident de motivation… À moins que – car les avis divergent – il ne s’agisse de l’expression d’un réel charisme, d’un certain talent, d’un véritable don, d’une aisance naturelle ! Alors, comment s’y retrouver ?
Il est un fait aisément observable que de grands orateurs affichent une grande décontraction. Mais sont-ils décontractés parce qu’ils sont « grands orateurs » ou sont-ils « grands orateurs » parce qu’ils sont décontractés ? Et décontraction signifie-t-elle pour autant déconcentration ?
En tout cas, ce qui pousse certains d’entre nous à devoir s’appuyer sur le stress réside en ce qu’ils ressentent parfois, ou sur certains sujets, en l’absence de stress, une sorte de vide intérieur. Cela est particulièrement vrai lorsque nous ne disposons pas d’une vocation suffisante, d’une prédisposition naturelle, que nous avons nommée, dans un écrit précédent, la personnalité primaire, ou tempérament. Le stress serait alors (parfois) rassurant puisqu’il nous permettrait de nous sentir plus vivant, plus concerné, de sentir qu’il se passe quelque chose en nous. Et de le prouver aux autres, pour obtenir de la reconnaissance. Cela peut avoir pour effet de nous motiver quelque peu, car l’attrait du succès, de la reconnaissance, ou la peur de l’échec, de la sanction, peuvent avoir un effet de motivation. Mais cet effet est ordinairement de courte durée.
Que se passe-t-il en fait, plus biologiquement, lorsque nous sommes stressés ? Il est utile de mieux le comprendre afin d’envisager de mieux le gérer.
Ce texte ("Si certains se plaignent du stress [...] afin d'envisager de mieux le gérer.") correspond aux pages 5 et 6 du premier chapitre du dernier livre publié par le Directeur de l'IME, Jacques Fradin, «L’intelligence du stress», aux Editions d’Organisation, Groupe Eyrolles, Paris, 2008.
RépondreSupprimerPour plus d’information, vous pouvez consulter le site dédié à cet ouvrage (www.intelligencedustress.net), le site de notre Institut (www.ime.fr) ou encore nous adresser un mail (info@ime.fr).
RépondreSupprimerCéline Canis, Responsable Communication de l’Institut de Médecine Environnementale (IME)