lundi 26 janvier 2009

le stress évacué par le théâtre

Football - MAXIFOOT - Arbitrage : le stress évacué par le théâtre
En Allemagne, on bichonne les arbitres. Afin de leur éviter du stress lors des matchs, les 42 hommes en noir de Bundesliga ont reçu des conseils de gestuelle délivrés par un metteur en scène de théâtre, rapporte le Journal du Dimanche. "Les arbitres ne doivent pas se laisser déborder par les émotions très fortes qui circulent sur le terrain", explique Stefan Spies, ledit metteur en scène. "Leur capacité de persuasion doit découler de leur relâchement". En France, où la FFF a créé la Commission de visionnage, on préfère la télévision au théâtre...

stress : dossier carevox

Le Stress - CareVox : apprendre et partager l'info santé
Le stress est un problème majeur de notre société. Le BIT l’a d’ailleurs qualifié comme "l’un des plus graves problèmes" de notre temps dés 1993. Selon, le Credoc, le nombre de personnes stessées aurait doublé en 10 ans, tandis que la consommation d’anti-dépresseurs a explosé en France ces dernières années. Toujours, selon les sondages, le travail arriverait en tête des préoccupations des ménages et 47% des salariés auraient des difficultés à supporter leur travail.

Sensible à ces enjeux, Carevox s’est intéressé à cette problématique complexe que constitue le stress. Le stress qu’est-ce que c’est ? Existe-t-il un bon ou un mauvais stress ? Quels effets sur la santé ? Quelles sont les solutions ? seront les questions abordées dans le dossier.

samedi 24 janvier 2009

15. Découvrir le livre sur l'intelligence du stress

Dossier > Découvrir le livre sur l'intelligence du stress
Et si le stress était le porte-voix d’une intelligence supérieure cachée ?

Le stress a de lourdes conséquences sur la santé mentale et physique des individus mais aussi sur leurs performances, même si certains parlent de « bon stress ». Les thérapies cognitives ont également démontré, depuis plus de 40 ans, que le stress est le plus souvent (à 90%) induit par l’irrationalité et la rigidité de nos propres pensées.

Mais par quel mécanisme ?

Des recherches scientifiques récentes (neurosciences, imagerie cérébrale…) indiquent que le stress est un signal d’alarme lancé par le cortex préfrontal, sommet de l’intelligence humaine, lorsque nous persévérons dans un comportement inadapté ou incohérent. En effet, cette intelligence préfrontale n’accède que difficilement aux mécanismes de la conscience et elle emprunte dès lors très souvent le canal du stress pour exprimer son désaccord, en situation de changement ou de non maîtrise.

Découvrir le site de Jacques Fradin

14. Le stress : pathogène mais précieux

Dossier > Le stress : pathogène mais précieux
Le stress est un précieux indicateur de refoulement du préfrontal, à prendre au sérieux, et non au tragique puisqu’il est évitable. Il est précieux… au sens où la douleur est le premier détecteur de maladie. Cette douleur est un auxiliaire crucial pour le médecin puisqu’elle est plus ou moins à l’origine de 80 % des consultations médicales. C’est pourquoi il ne faut pas abuser de l’automédication, qui peut cacher des symptômes utiles à interpréter. Pour autant, précieux ne signifie pas désirable. Nul ne souhaite souffrir plus que nécessaire pour trouver ce qu’il a à trouver et faire ce qu’il y a à faire.

Il en va de même du stress. Car le cerveau reptilien reste un système primitif. Sa réaction stéréotypée de défense se révèle incapable de s’adapter au changement de la donne : chez l’humain (ou, dans une moindre mesure, chez d’autres mammifères supérieurs comme le singe et le chien), l’ennemi est dedans bien plus que dehors. Enfin, redisons-le pour mieux en préciser les conséquences, son mode défensif est aussi désuet par la nature même de ses réactions : fuir, lutter ou se décourager ne constitue le plus souvent pas de bonnes réactions en situation humaine moderne.

L’augmentation régulière du QI (et celle plus globale de l’expression de l’intelligence tout au long de l’histoire humaine) montre également que la part culturelle du QI et de l’intelligence générale l’emporte nettement sur toute composante génétique individuelle. Nous avons peu ou prou tous le même cerveau, depuis des centaines de milliers d’années. C’est la culture qui fait la différence. La préfrontalisation n’est pas naturelle, elle s’apprend.

C’est un peu « un marteau pour écraser… pas la bonne mouche ! » Il se fâche bien pour de bonnes raisons mais pas de la bonne façon. Et sauf à devenir un Sherlock Homes du diagnostic neurocognitif, qui comprend le stress comme une douleur, le symptôme aveugle d’une impulsion intelligente, préfrontale, il faut bien intégrer que la lecture du stress au premier degré est plus qu’une peau de banane. Elle contribue aux guerres, aux conflits, à la dépression, à la dévalorisation de soi ou des autres, à la perte de confiance en soi ou en les autres. On comprend mieux pourquoi si peu de gens, de cultures, de méthodes ont clairement compris sa fonction avant que les neurosciences ne commencent à lever ce nœud de contresens…

Enfin, si le stress peut détraquer nos relations en nous faisant attaquer « tout ce qui passe », il est également pathogène sur un plan biologique et médical, et induit de sérieux dégâts. Même s’ils commencent à être mieux connus de tous, ils sont encore largement sous-estimés, notamment dans le monde du travail où il s’agit encore trop souvent d’un déni pur et simple.

Le stress, état d’urgence de l’instinct… et de l’instant, peut mettre en danger notre santé lorsqu’il fonctionne trop souvent et trop intensément. En effet, le stress animal est bref, et finalement assez rare. Par contre, le stress cognitif est volontiers chronique… puisque le problème est en nous. Difficile de nous fuir ! Il constitue donc pour l’organisme humain un poste de dépense – et non d’investissement énergétique, physique et mental – qui est loin d’être négligeable, qui se montre même épuisant ! C’est par exemple le cas dans le burn-out professionnel.

En aucune façon, il ne permet de gérer convenablement notre économie vitale et personnelle sur le long terme.

13. Le préfrontal, rat de labo !

Dossier > Le préfrontal, rat de labo !
La méditation, le préfrontal gauche et l’inhibition… du réflexe de sursaut !
Des études récentes sur le fonctionnement de lamas tibétains montrent que l’exercice de certaines méditations active tout particulièrement le cortex préfrontal, notamment gauche.



En effet, les lamas prônent non seulement la curiosité sensorielle et l’acceptation, mais aussi l’exercice de ce qu’ils appellent « la pensée discursive », ce qui est une tentative d’exercice de la raison, de la capacité à considérer les conséquences à long terme, à adopter des processus d’analyse au niveau conceptuel, et non seulement au niveau sensoriel. Or, il se trouve que ce type d’exercice relève particulièrement des fonctionnalités du cortex préfrontal. Ainsi, le chercheur Ekman et son équipe ont remarqué qu’un lama pratiquant ce type de méditation peut quasiment annihiler un réflexe de sursaut qui normalement échappe totalement au contrôle de la volonté et ne peut être réprimé. Or, le réflexe du sursaut correspond à l’activité du tronc cérébral, partie la plus primitive, reptilienne, du cerveau.

Le stimulus utilisé pour les expériences d’Ekman a été un bruit équivalent à un coup de feu proche de l’oreille. Le réflexe de sursaut correspondant est si rapide qu’il ne peut être simulé et qu’il ne peut être réprimé, même chez des tireurs d’élite confirmés. Ces travaux laissent donc supposer que l’exercice de la méditation tendrait à développer et faciliter l’activité du cortex préfrontal et sa capacité de contrôle direct de structures primitives, et ainsi contrecarrer des mécanismes plus profonds et plus ancrés dans notre système cérébral. D’autres expériences suggèrent que le préfrontal peut également réguler le cerveau paléo-limbique, et ainsi les rapports de forces primitifs.

Préfrontalité et QI

Dans ses recherches sur le recrutement de l’intelligence préfrontale, Olivier Houdé a récemment décrit l’effet d’une dysfonction des structures et circuits cérébraux, pendant un test de résolution de problèmes logiques, extraits du QI. Ainsi voit-on en imagerie cérébrale (IRMf ou imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) que les 90 % des participants qui ne résolvent pas les tests choisis ne recrutent pas efficacement leurs territoires préfrontaux. Par contre, 90 % de ceux qui avaient échoué d’abord réussiront d’autres exercices de même difficulté (quoique différents) après une courte séance où ils ont dû trouver eux-mêmes, non pas l’erreur de résultat, mais celle de leur raisonnement. En l’occurrence, ils avaient effectué un classement par ressemblance, alors que la bonne façon de penser est de réfléchir, chercher des causes et des effets, se demander ce que signifie réellement la question et chercher à y répondre sans restitution/transposition de connaissances ou expériences antérieures. Et lorsqu’ils résolvent ces nouveaux problèmes, ils recrutent à 90 % (!) leurs lobes préfrontaux.

Cette étude montre bien que le QI n’est pas une caractéristique dépendant avant tout de la génétique individuelle, mais qu’il est essentiellement une compétence à raisonner logiquement, qui s’apprend. Et… que l’on peut recruter son préfrontal, par exemple en quittant le connu et en s’engageant dans une réflexion logique. On verra plus tard que, dans notre modèle, la réflexion logique est une des « portes » vers le préfrontal, que notre mode automatique tend à garder fermées. Mais on peut apprendre à les ouvrir, comme les études ci-dessus le montrent et comme les résultats de nos travaux le suggèrent. Quelle meilleure façon de gérer et prévenir le stress que d’ouvrir ces portes, quand le « préfrontal frappe » par la fuite, la lutte ou l’inhibition ?

12. Un nouveau modèle : les quatre cerveaux, centres décisionnels

Dossier > Un nouveau modèle : les quatre cerveaux, centres décisionnels
1 - Le néocortex préfrontal et les territoires reptiliens

Le néocortex préfrontal et les territoires reptiliens ont leurs fonctions propres que nous venons de décrire. Nous avons vu qu’ils peuvent également former un curieux tandem (le niveau plus primitif « recruté » par le plus intelligent) pour faire sentir, via le stress, le désaccord du préfrontal inconscient avec des idées ou activités non adaptatives, générées par les territoires automatiques.

2 - Le cortex automatique

Regroupant le vieux cortex néo-limbique situé dans la fente entre les hémisphères cérébraux (au-dessus du corps calleux) et le néocortex sensori-moteur, qui constitue les parties médianes et postérieures de la convexité du cortex, le cortex automatique a un accès privilégié à la conscience. Sa fonction est de gérer le basique, le connu et le quotidien. C’est lui qui décide de passer la main au préfrontal dans les situations nouvelles et/ou complexes. Ce qu’il ne fait que trop rarement, sauf par « méta-culture préfrontalisante ». Car les valeurs préfrontales sont à l’opposé des siennes. Ce conflit et sa gestion sont les thèmes principaux du reste de ce livre.

3 - Les territoires paléo-limbiques

Les territoires paléo-limbiques forment la partie la plus ancienne du « cerveau limbique », située juste au-dessous du corps calleux. Cette partie comprend notamment les amygdales limbiques, situées dans la profondeur du cerveau (à ne pas confondre avec les amygdales à angines situées dans la gorge), et gère les rapports de force, ce que nous nommons le positionnement grégaire.
Représentation schématique des quatre cerveaux/centres décisionnels (Fradin)



4 - Résumons-nous
Certaines de nos émotions, ou tout du moins leur intensité et la réaction qu’elles déclenchent, ne sont plus tout à fait adaptées à notre quotidien. Elles proviennent de besoins archaïques et il s’agira donc d’apprendre à faire avec et d’identi.er qu’elles conditionnent nos réactions !

L’intelligence préfrontale est le sommet de l’intelligence humaine. Elle est située derrière notre front. Sa destruction se nomme lobotomie, elle entraîne une perte définitive de l’intelligence adaptative, créative et globale, c’est-à­dire de toutes les caractéristiques qui font l’humain. Car cette perte affecte aussi l’intelligence sociale, la capacité à percevoir finement un contexte relationnel, deviner l’intention d’un interlocuteur, faire preuve de tact ou de générosité.

Elle est plus ou moins refoulée par les territoires dits automatiques, qui incluent notamment les aires limbiques du gyrus cingulaire, siège au cœur de notre conscience, la « conscience noyau », selon Antonio Damasio.

Quand l’intelligence préfrontale n’est pas en accord avec une pensée ou action provenant des territoires automatiques, ce conflit intérieur semble détecté par le cerveau reptilien et traité comme un signal de danger. Comme, lui, le reptilien n’est pas refoulable, car il n’a pas de mémoire ; il constitue selon nous la partie émergée de ce conflit caché.

Tout se passe donc comme si la complexité du cerveau humain, notamment à cause de l’extraordinaire mais « récent » développement de ses lobes préfrontaux, mettait en conflit deux centres décisionnels supérieurs, que l’évolution des espèces n’a pas fini de départager. Tous deux détiennent d’importants leviers, mais aucun n’a l’ascendant sur l’autre. Le mode automatique détient la conscience, alors que le préfrontal est au cœur de tous les réseaux, en rela­tion directe avec toutes les structures cérébrales, dont le reptilien.

Notre équipe a mis en évidence que la stressabilité est étroitement corrélée au recrutement inapproprié du mode mental automatique en situation difficile, de non-contrôle, d’échec. Autrement dit, le stress semble survenir lorsque (par phénomène dit de persévération, d’accrochage ?) le mode automatique ne laisse pas sa place au mode préfrontal adaptatif en situation nouvelle et/ou complexe, alors que ce dernier est structurellement mieux placé pour la gérer.

Le stress est le révélateur de cette aberration fonctionnelle.

-- La stressabilité, c’est-à-dire la tendance à se stresser sur un sujet considéré en situation négative, réelle ou imaginaire, est donc liée à un dysfonctionnement cognitif dans notre capacité à recruter consciemment le « bon circuit cérébral », c’est-à-dire celui qui est adapté à la gestion du complexe et de l’inconnu.

Là encore, quelle surprise, on dit souvent en sciences cognitives que le mode automatique est inconscient et que le mode contrôlé est conscient et intelligent. En fait, c’est parce qu’il existe deux grands inconscients : l’un inférieur, qui gère les micro-automatismes, et l’autre supérieur, préfrontal, plus intelligent que la conscience.

-- La stressabilité est la capacité à se stresser en situation négative, réelle ou simplement évoquée, sur un sujet donné : par exemple, je suis stressable sur l’infidélité dans le couple, même si le mien va bien, en ce sens que la simple évocation de ce sujet me stresse.

11. Un cerveau tri-unique

Dossier > Un cerveau tri-unique
Datant des années 1970, le modèle du cerveau tri-unique de Paul D. MacLean, neurochirurgien, est fondateur. Pour l’essentiel, ce qu’il a dit reste vrai, à savoir que l’on retrouve dans le cerveau humain les structures héritées de l’évolution des espèces et que leur coexistence, quoiqu’ayant fait l’objet d’une intégration et d’un remaniement poussés, semble pourtant à l’origine d’un certain nombre de dysfonctions, à l’image de celle que nous avons précédemment décrite.

Selon lui, le cerveau n’est pas seulement une affaire d’hémisphères droit et gauche. Avant tout, il pense que le cerveau reproduit au cours de son développement, et inscrit dans son anatomie et sa physiologie (ontogenèse), le processus d’évolution des espèces (phylogenèse). En ce sens, l’homme, comme nos ancêtres animaux, est un être « géologique », ou plutôt « géo-biologique ».

MacLean a ainsi décrit trois grandes étapes évolutives de l’histoire des espèces et, en parallèle, trois principales strates de développement anatomique et fonctionnel qui constituent notre cerveau :

* La strate reptilienne (qui rappelle le « cerveau » des reptiles), la plus basse et la plus intérieure : cerveau inconscient, il gère la vie et la survie purement individuelle : boire, manger, dormir, se reproduire et, plus largement, préserver l’intégrité corporelle. Il est également et logiquement le point de départ des circuits verticaux du stress.
* La strate limbique (qui évoque le niveau de développement du « cerveau » du mammifère primitif), en position intermédiaire chez nous, au centre de notre crâne : lieu de la conscience immédiate du soi (« conscience noyau » selon Antonio Damasio), siège des émotions et motivations, de la personnalité. À l’échelon individuel, c’est le cœur du mode mental automatique qui permet de fixer les apprentissages. Il gère le connu, le déjà vu. À l’échelon collectif, il est aussi le cerveau qui pose les premières bases d’une vie en société, de l’instinct grégaire. Il est contemporain de l’apparition des troupeaux.
* La strate néo-corticale (« cerveau » des mammifères supérieurs), et en particulier la partie préfrontale (dont le développement spectaculairement rapide caractérise le cerveau humain), la plus haute et la plus superficielle, qui se situe juste derrière le front. Il permet de gérer le nouveau, l’inconnu, de prendre en compte la complexité de notre environnement et d’introduire de nouveaux apprentissages. En cela, il est adaptatif. MacLean, comme presque tous les cliniciens, psychologues et neuroscientifiques, depuis Freud jusqu’à ce jour, y a vu le sommet de la conscience humaine, lui-même au sommet de l’évolution. Selon les neurologues, par contre, ce dernier serait à la fois basiquement inconscient et peut-être le lieu (tout à fait relatif) d’une certaine « conscience étendue », que nous pouvons développer par la culture logique ou la pensée globale (Damasio, Houdé, Fradin).